Ce n’est peut être pas plus mal. En Bretagne il y a, à peu près, un aérodrome tous les 60 à 80 km. On peut rajouter qu’il peut servir pour des vols privés ou les evasans (NDLR : évacuations sanitaires). Son environnement peut être réinvesti en zone industrielle voire commerciale.
De plus, si on prolonge la réflexion au-delà du cas de Quimper, j’étais favorable à la création de Notre Dame des Landes qui avait vocation à être une plateforme multimodale régionale Bretonne pouvant drainer les passagers : de Rennes Saint Jacques, de la région sud du Morbihan (l’aéroport de Lorient restant actif car militaro-civil) et bien sûr de la région Nantaise-Nord-vendéenne et angevine.
L’actuel aéroport de Nantes libérant ainsi une surface utile impressionante (réseaux divers existants) pour l’industrie et le commerce, protégeant de fait des zones naturelles et évitant le survol à basse altitude la ville de Nantes. L’aéroport de Saint-Nazaire proche est à vocation industrielle principalement pour les activités des usines aérospatiales, Airbus et des entreprises de constructions navales. Pour Rennes, l’utilité de l’aéroport n’est guère évidente, car la ville est plus proche de Paris-centre par le train que par l’avion.
Et puis constatons que la structure des réseaux de transport en France est centrée sur Paris. Quand on sait que la route de Rome à Londres est immuable depuis l’époque romaine, la route, le chemin de fer et les voies aériennes s’y conforment, s’y superposent. On doit convenir qu’il n’est pas facile de restructurer des réseaux. Par exemple, on reconstruit bien des lignes de tramways à Brest qui avant-guerre maillaient la grande région de Brest et du Nord Finistère.
Je rajoute que pour l’annulation du projet Notre Dame des Landes, la politique en a décidé autrement. Car ce fut bien moins une victoire des écologistes comme on l’a prétendue, qu’une décision insidieuse et politicienne. Parmi les objectifs il s’agissait de réduire l’influence grandissante de JM Ayrault, de rassurer et flatter certains élus et clans politiques et d’éliminer les contestations des « zadistes ». Du coup les agriculteurs dont les terres avaient été achetées par l’Etat continuent de les exploiter – tout bénéfice.
Par Jean-Pierre Bernard
Crédit photo : ville de Quimper