Depuis des années et Macron n’a pas arrangé les choses, la France est principalement gouvernée, via un exécutif surpuissant, par des technocrates issus en très large partie du Service Public via la filière ENA/INSP mais qui au lieu de servir l’ Etat qui en a pourtant bien besoin, s’en sont servi pour leur carrière politique, dans les grandes entreprises ou les institutions financières avec des parcours météoritiques et parfois scandaleux, quelquefois en couples issus de la même promotion (!). Or cette filière, de nature essentiellement administrative, est sans doute adaptée pour la carrière d’un ou une haut fonctionnaire et qui le reste.
Mais elle n’a juste aucun rapport avec la capacité à gérer techniquement et humainement des grands groupes de statut privé ou public, a fortiori des ministères ou un gouvernement ce qui implique un savoir-faire technique, une expérience, une autorité naturelle et bien d’autres qualités.
Son divorce général d’avec le bon sens et aussi d’avec le respect dû aux administrés, aux collaborateurs, au Parlement, aux corps intermédiaires est en train de devenir légendaire. Sa capacité à évacuer les responsabilités dans toutes les directions sauf la bonne c’est à dire la sienne, proverbiale.
Les résultats obtenus depuis une dizaine d’années (dont 7 déjà avec Macron I, II et bientôt III) en attestent hélas dans des domaines aussi divers que l’ Education et l’Instruction Publique, la politique extérieure et l’influence culturelle, la politique industrielle, une Défense Nationale dépassant le métier de marchand d’armes, les relations européennes, les finances du pays en orange clignotant, la gestion de la santé publique, le logement, le revenu net de catégories entières de Français, le commerce extérieur, le fonctionnement de la Justice.
Cela prouve irréfutablement que les Concours ne remplacent pas les examens de la vie et même dans la Chine ancienne, le système mandarinal (concours = pouvoir) n’ a pas tenu, provoquant un siècle d’éclipse que cette immense nation peine encore à rattraper. Notre pays tient encore, lui, mais par la qualité du travail des Français, le dévouement et l’abnégation de beaucoup de catégories sociales. Et non grâce ceux qui, pour la plupart non élus, sont au pouvoir et s’y maintiennent avec pour seul argument, non leurs résultats mais le chantage au RN et ont fini par former une caste dansant sur un plancher de verre qui forme plafond l’étage du dessous. Et cette caste est inadaptée, c’est aussi simple que cela.
De sa formation purement administrative généralement suivie d’un service minimum à l’Inspection des Finances ou parfois à la Cour des Comptes, elle a par contre retiré un esprit tatillon, quantitatif et abstrait qui la pousse à apprécier la qualité du travail fait à l’épaisseur et à la complication des dossiers, qu’elle génère elle-même à plaisir, accompagnée d’un jargon « sui generis ».
Dans un tel contexte les grandes entreprises, les syndicats professionnels les plus puissants ou les mieux introduits s’en sortent très bien grâce à leur relationnel à Paris, leurs lobbyistes à Bruxelles et leurs équipes de juristes et de jeunes techniciens idéologiquement dociles. Par contre les PME, le gros des agriculteurs, les travailleurs précaires ou intermittents, artistes et ceux qui sont en contact direct avec la nature souveraine (pêcheurs, marins, agriculteurs etc.) n’en peuvent plus, pris en sandwich qu’ils sont entre des contraintes bureaucratiques et arbitraires sans aucune perspective sécurisante à moyen terme et « les marchés », le Veau d’Or adoré par la Commission Européenne.
Ce qui déplaît dans les activités agricoles n’est pas dû à l’irresponsabilité ou au masochisme des agriculteurs mais aux libéraux fanatiques issus ou non de l’ENA qui voudraient les transformer en bureaucrates et qui préféreraient qu’il n’y ait plus de marins ni d’agriculteurs en France du moment que leur « Europe » gère toujours plus de flux commerciaux, autrement dit qu’on pollue et qu’on truande ailleurs tout en imposant le résultat sous la double bannière du Libre-échangisme et du Libéralisme. Bref ce que le Général qualifiait à juste titre d' »Europe des Marchands ».
C’est pourquoi les Européistes inconditionnels se trompent en subordonnant leurs propres aspirations démocratiques (voire « socialistes »), écologiques ou universalistes à une très invraisemblable conversion du libéralisme qui est le seul véritable fondement de l’UE.
C’est aussi pourquoi jamais un ministre de l’agriculture sauce Macron ne se demandera si cela a un sens d’aider (??) la reprise des exploitations agricoles par les jeunes, alors qu’une grande partie d’entre elles sont structurellement non rentables et hyper-endettées dans les conditions qu’on prétend leur imposer. Les paysans, pour n’avoir pas fait l’ENA, ne sont pas idiots et irresponsables au point de pousser leurs jeunes à embrasser une profession actuellement « sans avenir » qui ne peut que leur apporter la misère mais qui pour autant est indispensable voire de plus en plus nécessaire au pays car elle gère largement notre environnement et notre mode de vie.
Trop intelligents pour ne pas réaliser leur échec, nos dirigeants en refusent cependant la responsabilité pour pouvoir persister dans un confortable entre-soi, comme les gens de qualité de l’Ancien Régime. Ils veulent donc l’évacuer vers ce qu’ils nomment « Europe » mais qui n’est en fait qu’un roi-soliveau que les grenouilles qui y sont juchées font semblant de diriger au milieu d’un puissant courant venu de l’Ouest.
C’est pourquoi, contre toute évidence, ils veulent rendre la France totalement dépendante d’une UE de plus en plus inféodée à la politique américaine, dépendance qui pourrait avoir de dramatiques conséquences en novembre prochain si Trump est réélu.
La solution, ici et maintenant réside donc, non dans la distribution de quelques aumônes provisoires pour calmer provisoirement des colères justifiées ou dans le lancement de prétendues « réformes » à bases d’uniformes, de palinodies démagogiques ou de tirades sur le Travail, la Famille ou l’Europe. Elle réside dans le courage de changer des cavaliers qui, même avec d’excellentes montures, n’ont aucun chance de remporter le moindre Prix. Qu’ils retournent dans leur Ecurie à Bercy, où l’on pourra ainsi « en même temps » faire des économies de Consultants. Que l’on cesse de vouloir faire mal le métier des autres et les choses iront beaucoup mieux dans ce pays.
Des agriculteurs écrasés par la paperasse et contrôlés par satellite
La simplification administrative est l’une des revendications des agriculteurs. Les aides de la PAC, essentielles, s’accompagnent de contraintes de plus en plus complexes et de nombreux contrôles. Récits de deux éleveurs bio.
En savoir plus / Lire l’article : https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/010224/des-agriculteurs-ecrases-par-la-paperasse-et-controles-par-satellite
GERNIKA (en euskara, Guernica en espagnol) : visite intéressante et surtout émouvante au musée de la Paix de cette petite bourgade industrielle de Biscaye, dans la grande banlieue de Bilbao.
En 1937 s’y déroula l’un des premiers bombardements terroristes, mené par les Franquistes grâce aux moyens des aviations allemande (Légion Kondor) et italienne. Quelque 1 800 morts civils, les quelques cibles industrielles étant épargnées car elles pourraient ultérieurement « servir » à Franco.
A l’international, la presse anglo-saxonne s’en fit l’écho.
En France, la presse de gauche aussi. Mais la presse de droite se contenta de répercuter l’information. L’ennemi pour elle c’était « le bolchevisme » et avec lui tout ce qui pouvait lui être allié, par foi ou par nécessité. Le bon droit était du côté de l’Ordre, quel qu’il soit.
Le tableau universellement connu de Picasso, peint dès 1937, fit connaître le drame et la détresse des victimes et le transforma en symbole de l’horreur terroriste d’Etat(s).
Aujourd’hui, rien n’a changé si ce n’est l’échelle, multipliée par 10 ou davantage. Les media de droite n’ont cure de 30 000 morts de Gazza ; on écrit ou parle docilement sur la base des éléments de langage obligeamment fournis par la propagande d’un seul côté et ses relais. Après tout, ces hommes, ces femmes et ces enfants ce ne sont que des « Arabes », « islamistes » par définition et promis à la soumission, à l’exil ou à l’exécution..
Quant à notre gouvernement et son attitude hypocrite et dangereuse, mieux vaut sans doute n’en pas parler. Le porte-hélicoptères « Le Tonnerre » parfaitement équipé pour porter secours, il attend patiemment depuis 15 jours les ordres…de Netanyahou, comme si Gazza était déjà territoire israélien. On finirait par avoir honte d’être Français devant ces palinodies, cependant qu’un nouvel et colossal « Exodus », cette fois-ci palestinien, se met tranquillement en place par la volonté israélienne.
Il faut vraiment avoir « fait l’ENA » pour ne pas comprendre qu’une paix durable et donc notre sécurité qui en dépend, ne peuvent se construire en encourageant l’injustice et l’oppression.