Qu’irions-nous faire dans cette galère ?

Par moments on se demande si notre Président se rend bien compte de ce qu’il dit et sur la base de quelles décisions démocratiques (voire quelles consultations dans le cas de l’OTAN) il le profère.

En effet, si aux termes de la Constitution le Président conduit la politique extérieure de la France, il n’a pas le pouvoir et encore moins le devoir d’engager seul fût-ce en paroles, la France dans un conflit dévastateur au sujet d’un pays qui rappelons-le n’est formellement ni un allié ni un membre de l’UE ou de l’OTAN.

Et que l’on sache et en dépit des désirs personnels de quelques-uns, notre pays n’est pas devenu un simple état d’une Fédération Européenne que l’UE n’est pas.

Or la France est le seul état membre de l’Union à disposer de la dissuasion nucléaire ce qui n’empêche pas ladite UE de s’en remettre exclusivement à l’OTAN donc aux USA pour sa défense ! Cela revient donc à impliquer le recours au nucléaire en cas de conflit direct alors que le garant (supposé) majeur de la sécurité européenne à savoir les USA l’excluent dans le cas de l’Ukraine, leur propre sécurité n’étant pas menacée par cette guerre.

Faire « comme si », c’est donc attirer à notre pays, isolé face à Poutine, de nouveaux problèmes en en faisant une cible particulière sans pour autant être en mesure de réaliser ses déclarations ni de compter sur une solidarité politique de nos partenaires qui doivent plutôt s’interroger, aussi « antirusses » soient-ils. C’est par conséquent une dangereuse erreur.

Même la présidente hyper-atlantiste de la Commission Européenne n’en est pas là, encore moins les dirigeants américains qui se contentent d’insulter Poutine mais en revanche se gardent bien d’évoquer ce genre d’hypothèse, au contraire ! Ils évoquent même, dans le cas du futur candidat et peut-être bientôt Président Trump, celle de se désengager en laissant la chandelle aux Européens.

Le New York Times * indique pour sa part que la CIA, préalablement à l’invasion russe, aurait financé 12 bases secrètes aux frontières russes, constat qui clairement, en prenant en compte une partie du point de vue russe sur l’agressivité de l’OTAN, pourrait constituer une « ouverture » préalable à des négociations de paix car les Américains, eux, ne se grisent pas de mots et après avoir marqué des points en Ukraine, n’entendent pas faire banco.

Dès lors qu’irions-nous faire dans cette galère si nous suivions E. Macron ? Remettre gratis par européisme du charbonnier les clés de la force nucléaire française, payée et entretenue par le contribuable français, à Ursula VdL et faire cadeau en plus à l’UE de notre siège permanent au Conseil de Sécurité (ce que réclament les Allemands) ?

Ou s’agit-il de sa part d’un pur bluff en face d’un dictateur qui, les faits l’ont prouvé après ses multiples menaces contre l’interventionnisme de l’OTAN, ne bluffe pas toujours, lui?

Dans les deux cas c’est inacceptable dans le cadre de la démocratie où nous sommes censés vivre : on ne saurait prendre avec légèreté sur la base du « comme je le sens » et sans consultation préalable du Parlement, des options de ce niveau.

Se griser de la magie du Verbe dans un contexte d’inflation verbale, pourquoi pas ? Mais dans la plupart des pays « normaux » les dirigeants se pensent engagés par leur parole et bien des guerres ont commencé pour moins que cela. Cela prouve aussi que l’UE dans sa forme actuelle, bien loin d’être une garantie de paix, paraît de plus en plus être un facteur de conflit en étant le lieu complaisant d’une surenchère verbale qui frôle dangereusement l’irresponsabilité.

Il y a donc vraiment un double problème français et « européen » et il faut réagir en conséquence aux prochaines élections, en votant pour une liste « non-frexitaire » mais responsable plutôt que pour des inconditionnels du Président et/ou de la gouvernance actuelle de l’UE.

(*) https://www.lefigaro.fr/international/la-cia-a-finance-douze-bases-ukrainiennes-a-proximite-de-la-frontiere-russe-revele-le-new-york-times-20240226

Envoi de troupes en Ukraine « pas exclu » par Emmanuel Macron : la question fait désormais partie des « options », selon un ancien colonel

Une déclaration « extrêmement rare, une phrase choc, un message clairement adressé aux Russes », commente le spécialiste de géopolitique Peer De Jong.

En savoir plus / Lire la suite : https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/envoi-de-troupes-en-ukraine-pas-exclu-par-emmanuel-macron-la-question-fait-desormais-partie-des-options-selon-un-ancien-colonel_6391075.html

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